L’on dit de moi que je n’ai point de cœur. Et qu’en sus, en lieu et place, il n’y aurait qu’une pierre lisse et froide.

   Je ne m’attendris point des frasques humaines. Avoir pitié d’êtres qui maltraitent sciemment faune et flore, m’est un sentiment étranger. M’émouvoir du malheur d’irresponsables n’est point dans ma nature. Le déni fait de l’humain un être nuisible pour qui tout individu censé n’aurait point de chagrin, mais qu’un honnête mépris. La fourberie innée de l’homme ne fait pas de lui une être bon pour qui l’on doive éprouver de la commisération.

   Cette masse qui me traite de monstre sous le prétexte que je ne puis faire semblant d’avoir pitié d’êtres indubitablement destructeurs, cette même masse qui ne sait point ce qu’est l’empathie, se contente de gindre devant des inepties dans l’espoir de paraître plus sensible et « humaine »... Mais être une “pleureuse” ne fait pas de vous un altruiste mais un hypocrite !

   À dire vrai, j’ai un cœur. Un vrai, un bon gros cœur. Le genre d’organe tellement rare de nos jours que l’on ne le reconnaît plus lorsqu’on le croise. Mon empathie est telle qu’elle m’est souvent insupportable. Me faisant parfois frôler la folie car devant tant d’horreur, comment garder la raison ? Avoir une réelle empathie est très difficile à gérer, mais c’est ce qui fait des rares personnes qui en sont encore dotées, des êtres sensibles et responsables. Deux mots que l'on assaisonne à toutes les sauces, mais que la plupart ne comprennent même pas.

   Voir un cheval fouettez au sang par un humain sadique. Voir un taureau bardé de blessures sanglantes causées par de longue piques lui pendant du corps. Voir des poussins vivants passer au broyeur industriel. Voir un mouton suspendu tête en bas, un crochet enfoncé dans une patte arrière et égorgé vivant. Voir un chien de chasse pendu par le cou à une corde et dont seul la pointe de ses pattes arrières, frôlant le sol, rallonge sa lente agonie. Voir un vison se faire électrocuter analement pour ne pas abîmer son pelage tant convoité. Voir un renard pris au piège mortel d’une merde de braconnier, le cou presque tranché de s’être débattu. Voir un chevreuil acculé et criblé de balles mal placées qui le feront souffrir le martyre durant des heures avant le soulagement de la mort. Voir une vache dont on brise des membres pour le simple plaisir de voire souffrir. Voir un lapin angora attaché à une table, se faire dépoiler, toujours conscient et pleurant de souffrance pour qu'une connasse s'habille de ses poils.  Voir un oisillon sans défense éjointé par un inculte. Voir un chat éviscéré vivant pour quelque expérience, par l'un des représentants de cette horrible masse qu’est l'espèce humaine, notre espèce, cette putain d'espèce si fière d'être spéciste en justifiant être la seule pourvue de mansuétude. ( Vous m'faites marrer, bande de taré ! )

   La encore certains feraient bien de revisiter leur vocabulaire, car s'il y a une espèce dont la majorité est incapable de commisération, c'est bien la notre, la seule, l'unique. La plus vile, la plus arriérée, la seule décérébrée.

   Voir toute cette souffrance me rend malade de rage et c’est un sentiment légitime. Et c’est CE sentiment que tout individu censé devrait ressentir devant tant de sadisme, d'hypocrisie et de connerie intellectuelle. C’est cette empathie que cette masse puante devrait éprouver et comprendre. Mais elle en est malheureusement devenue incapable, corrompue par cette dégénérescence soutenue et volontairement entretenue.

   Constater toute la souffrance, que cette foule impitoyable provoque pour son bon plaisir, est chose insupportable. Cet illogisme cruel qui dirige la race humaine aujourd’hui fait de notre espèce la plus détestable et méprisable de la planète.

   Vous conviendrez qu’avoir de l’empathie pour un tel bourreau est inconcevable. Non ???

Une inconnue qui aime et respecte notre très chère terre.